En
octobre 1789, dans la première ferveur de la Révolution française, l'Assemblée
nationale suspendit tous les vœux monastiques, et en février 1790, elle décréta
que ces vœux n'étaient pas reconnus par la loi. Deux mois plus tard, il
chargeait les assemblées locales d'inventorier tous les biens monastiques. Le
fonctionnaire qui en était chargé à Compiègne était un ancien moine de Cluny,
et en août il fit l'inventaire du Carmel qui s'y trouvait.
Le
Carmel était composé de seize sœurs. Deux étaient des jubilaires d'or et une
était prêt à faire profession lorsque l'interdiction avait été levée. La
prieure était Mère Thérèse de Saint-Augustin, et toutes les religieuses étaient
engagées dans la famille royale de France. Les saintes femmes virent
immédiatement à travers les protestations de libération proférées par les
fonctionnaires publics et rejetèrent l'opportunité qui leur était offerte de
sortir dans le nouveau monde des Lumières.
Au
début, les religieuses étaient autorisées à recevoir des pensions de l'État
égales à leurs biens monastiques, mais en septembre 1792, elles furent chassées
de leur couvent et obligées de vivre comme des citoyens privés. Pourtant, elles
sont restées inébranlables dans leur désir de conserver leur mode de vie
religieuse. Se divisant en groupes, elles continuèrent à suivre leur Règle.
Cette continuation de leur vie monastique, couplée à leur précédente
renonciation au serment d'allégeance à la nouvelle constitution, provoqua
l'arrestation et l'emprisonnement des moniales, le 22 juin 1794.
Le
17 juillet, après avoir subi brutalités et outrages en étant transférées à
Paris, les seize religieuses sont conduites devant le tribunal révolutionnaire.
Elles se sont conduites avec le plus grand courage et la plus grande sagesse,
faisant ressortir clairement les points qui étaient condamnés pour la foi
catholique.
Alors
qu'elles se dirigeaient vers le lieu de l'exécution, ces saintes femmes
chantaient le Salve Regina ("Je vous salue Sainte Reine") et le Veni
Creator ("Viens, Esprit Saint"), et leur attitude sainte réduisit la
foule étonnée au silence. Arrivés à l'échafaud, ils renouvelèrent les vœux de
leur Baptême et de leur profession religieuse. Puis, alors qu'elles allaient
individuellement donner leur vie pour leur Époux Divin, elles continuaient à
chanter « Louez le Seigneur, vous toutes les nations » en chœur diminuant
régulièrement. Elles ont ainsi rendu un témoignage collectif unique au Christ,
avec une joie que personne ne pouvait leur enlever ! Sœur Charlotte de la Résurrection
né le 16 septembre 1715 était la doyenne. Elles ont été béatifiés en 1906 par
le pape Pie X.
PRIERE
: Dieu, Tu nous entoures et nous protèges par la glorieuse confession de Tes
saints Martyrs. Aide-nous à profiter de leur exemple et à être soutenus par
leurs prières. Amen.
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