Issu
d'une famille assez aisée, Jean-François fut tellement impressionné par ses
éducateurs jésuites qu'il souhaita lui-même entrer dans la Compagnie de Jésus.
Il l'a fait à 18 ans. Malgré son horaire académique rigoureux, il a passé de
nombreuses heures à la chapelle, souvent au grand désarroi de ses collègues
séminaristes qui s'inquiétaient pour sa santé. Suite à son ordination
sacerdotale, Jean François entreprit un travail missionnaire dans différentes
villes françaises. Alors que les sermons formels de l'époque tendaient vers la
poésie, ses discours étaient clairs. Mais ils ont révélé la ferveur qui
l'habitait et ont attiré des gens de toutes les classes. Le Père Régis se rend
surtout disponible pour les pauvres. De nombreuses matinées se passaient au
confessionnal ou à l'autel pour célébrer la messe ; les après-midis étaient
réservés aux visites de prisons et d'hôpitaux.
L'évêque
de Viviers, constatant le succès du père Régis dans la communication avec les
gens, chercha à puiser dans ses nombreux dons, particulièrement nécessaires
pendant les conflits civils et religieux prolongés qui sévissaient alors dans
toute la France. Avec de nombreux prélats absents et des prêtres négligents, le
peuple était privé des sacrements depuis 20 ans ou plus. Diverses formes de
protestantisme prospéraient dans certains cas, tandis qu'une indifférence
générale envers la religion était évidente dans d'autres cas. Pendant trois
ans, le Père Régis parcourt le diocèse, menant des missions avant la visite de
l'évêque. Il a réussi à convertir de nombreuses personnes et à en ramener
beaucoup d'autres aux pratiques religieuses.
Bien que le père Régis ait envie de travailler comme missionnaire parmi les Amérindiens du Canada, il devait passer ses journées à travailler pour le Seigneur dans la partie la plus sauvage et la plus désolée de sa France natale. Il y rencontre des hivers rigoureux, des congères et autres privations. Pendant ce temps, il a continué à prêcher des missions et a acquis une réputation de saint. En entrant dans la ville de Saint-Andé, un homme tombe sur une foule nombreuse devant une église et se fait dire qu'on attend « le saint » qui vient prêcher une mission.
Les quatre dernières années de sa vie ont été consacrées à prêcher et à organiser des services sociaux, en particulier pour les prisonniers, les malades et les pauvres.
A l'automne 1640, le Père Régis sentit que ses jours touchaient à leur fin. Il a réglé certaines de ses affaires et préparé la fin en continuant à faire ce qu'il faisait si bien : parler au peuple du Dieu qui l'aimait. Le 31 décembre, il a passé la majeure partie de la journée les yeux sur le crucifix. Ce soir-là, il est mort. Ses derniers mots furent : "Entre tes mains je remets mon esprit".
Jean François Régis a été canonisé en 1737.
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